En Allemagne, les quatre gestionnaires de réseaux de transport (TenneT, 50Hertz Transmission, Amprion et TransnetBW) veillent à la sécurité de l’exploitation de l’infrastructure des réseaux de transport et à leur entretien, développent les lignes photovoltaïques et assurent aux négociants et fournisseurs d’électricité un accès exempt de discrimination à ces réseaux. Ils sont contrôlés par l'Agence fédérale réseaux - électricité, gaz, télécommunications, postes et chemins de fer, une institution relevant du domaine de compétences du ministère fédéral de l'Économie et de la Protection du Climat, et qui est chargé par exemple d'autoriser le développement des réseaux et les redevances pour l'utilisation des réseaux.

Sur de grandes distances : les réseaux de transport

Les réseaux de transport permettent le transport d’électricité sur de longues distances, dans toute l’Allemagne et au-delà des frontières, pour l’amener directement et avec aussi peu de pertes que possible jusqu’aux centres de consommation. Le réseau allemand à très haute tension est raccordé au réseau d’interconnexion européen par des lignes d’interconnexion. Les réseaux de transport d’électricité ont une longueur d’environ 37 000 kilomètres. Le courant triphasé est transporté à très haute tension (220 kilovolts [kV] ou 380 kV), voire à une tension pouvant atteindre 525 kV dans le cas des nouvelles lignes prévues pour le transport de courant continu à très haute tension.

Acheminement direct jusqu’au consommateur : les réseaux de distribution

Au niveau des réseaux de distribution, l’électricité est transportée à haute, moyenne et basse tension. Les réseaux présentant des niveaux de tension inférieurs sont destinés à la distribution de l’électricité aux consommateurs. Un grand nombre de gestionnaires de réseaux régionaux et communaux opèrent dans ce domaine.

• Haute tension : de 60 kV à 220 kV (longueur des lignes électriques : environ 94 000 km)
  Le réseau haute tension est destiné à la distribution primaire de l’électricité. Les réseaux haute tension permettent la distribution d’électricité aux agglomérations urbaines dans leur ensemble ou aux grandes exploitations industrielles.
• Moyenne tension : de 6 kV à 60 kV (longueur des lignes électriques : environ 520 000 km)
  Le réseau moyenne tension distribue l’électricité à des postes de transformation régionaux ou l’amène directement à des établissements d’une certaine importance, tels que, par exemple, les hôpitaux ou les usines.
• Basse tension : de 230 V à 400 V (longueur des lignes électriques : environ 1 190 000 km)
  Le réseau basse tension est destiné à la distribution secondaire de l’électricité. Le réseau basse tension dessert les ménages, les petites exploitations industrielles, le commerce et l’artisanat ainsi que les administrations.

En mai 2019, la loi relative à l’accélération du développement des réseaux est entrée en vigueur. Les procédures administratives ont été allégées et toute bureaucratie inutile a été supprimée. Il s'agit maintenant de mettre en œuvre le plus vite possible les projets de développement du réseau.

À cette fin, lors de la conférence des ministres de l'Énergie du 24 mai 2019, le ministre fédéral de l'Économie et de la Protection du Climat Peter Altmaier s'est mis d'accord sur des calendriers concrets et des étapes-clés pour tous les projets de développement du réseau avec les ministres de l'Énergie des länder et les directeurs des gestionnaires de réseaux de transport. Les calendriers ont été publiés sur www.netzausbau.de (en allemand). Vous pouvez aussi les consulter ici (PDF, 130 KB) (en allemand). Les calendriers présentent la dimension souhaitée pour les systèmes de contrôle de gestion du développement du réseau. Ils permettent de les recouper avec les progrès réels des projets de développement du réseau, que l'Agence fédérale réseaux publie chaque trimestre sur son site internet (en allemand) veröffentlicht. So wird für die am Netzausbau Beteiligten schnell sichtbar, welche Projekte als gute Beispiele dienen können oder wo zusätzliches Engagement erforderlich ist.

Un an plus tard, le ministre fédéral de l'Économie et de la Protection du Climat Peter Altmaier a convenu d'un Offshore-Vereinbarung (PDF, 244 KB) (en allemand) avec le président de l'Agence fédérale réseaux et la présidente de l'Office fédéral de la navigation maritime et de l'hydrographie, les ministres de l'Énergie des länder côtiers ainsi que les directeurs des gestionnaires de réseaux de transport participants 50Hertz, Amprion et TenneT. Ainsi, les parties prenantes se sont engagées à prendre les mesures nécessaires et à coopérer étroitement, afin de promouvoir le développement de l'énergie éolienne dans la mer du Nord et la mer Baltique. L'augmentation de l'objectif de développement de 15 à 20 gigawatts d'ici l'année 2030 requiert que toutes les lignes pour le raccordement nécessaires soient en fonctionnement au moment opportun. Les étapes-clés concrètes et les calendriers (PDF, 92 KB) (en allemand) pour toutes les parties prenantes assurent que les étapes de planification et d'approbation ainsi que le développement des lignes pour le raccordement et des parcs éoliens offshore aillent de pair. Les échéances seront examinées régulièrement dans le cadre du système de contrôle de gestion du développement des réseaux du ministère fédéral de l'Économie et de la Protection du Climat, afin que des mesures puissent être prises plus rapidement en cas de retard.

Actuellement, le transport de l’électricité sur de grandes distances fait appel au courant triphasé (courant alternatif) pour ce qui est de la très haute tension. Les nouvelles grandes ligne nord-sud, telles que le projet SuedLink, seront projetées et construites en tant que lignes de transport de courant continu à très haute tension. Jusqu’à présent, les projets de courant triphasé et de courant continu ont surtout utilisé des lignes aériennes.

La loi portant modification de dispositions de la législation relative à la construction de lignes électriques a non seulement adapté la liste des projets particulièrement urgents, mais aussi redéfini les bases des réglementations relatives au câblage souterrain des lignes de transport. Les nouveaux projets de courant continu doivent être prioritairement des câbles enterrés. Ceux-ci sont certes coûteux, mais ils augmentent l'acceptation de la population car leur impact sur les paysages est nettement plus faible.

Pour les lignes de transport de courant alternatif, le câblage peut s'avérer difficile. Des câbles enterrés seront également testés au cours des prochaines années sur quelques tronçons dans le cadre de projets pilotes.

La transition énergétique est un projet commun ; la transparence et le dialogue sont d’autant plus importants. Si la transition énergétique est majoritairement approuvée, il n’en reste pas moins que les mesures d’infrastructure nécessaires, telles que la construction des lignes électriques, doivent souvent être mieux acceptées sur place.

Le BMWK soutient en ce sens l'initiative « Dialogue avec les citoyens sur le réseau électrique ». Ce dialogue est accessible à tous les intéressés et au grand public en tant que plateforme d’information et de dialogue neutre pour toutes les questions concernant le développement des réseaux ; il permet ainsi la promotion d’un large dialogue social entre l’ensemble des acteurs concernés. Dix bureaux des citoyens et un bureau des citoyens mobiles répartis dans l’ensemble de l’Allemagne, divers types de manifestations sur place et un portail d’information et de participation en ligne doivent permettre aux citoyens de s’informer sur place et de discuter de leurs préoccupations dans le cadre du dialogue. En outre, des procédures de résolution des conflits et des offres de médiation peuvent être proposées aux promoteurs de projets, aux initiatives citoyennes et à tous les intéressés.

Vous trouverez ici de plus amples informations sur le « dialogue avec les citoyens sur le réseau électrique » (en allemand).

L’expression « réseau électrique intelligent » (« smart grid » en anglais) désigne la communication entre les acteurs du système énergétique connectés au réseau d’approvisionnement en énergie, de la production à la consommation en passant par le transport, le stockage et la distribution. L’idée de base est d’intégrer au système, selon le concept « Plug & Play », tout appareil raccordé au réseau électrique. Il se crée ainsi un réseau intégré de données et d’énergie présentant des structures et des fonctions entièrement nouvelles. Des réseaux intelligents assureront l’approvisionnement énergétique de demain sur la base d’une exploitation efficace et fiable du système. Des informations précises sur le comportement de millions d’installations de production décentralisées sont indispensables pour une gestion des réseaux adaptées à la transition énergétique. Du côté du consommateur, il en va de même en ce qui concerne l’intégration de l’électromobilité au réseau.

Les systèmes de mesure intelligents (smart meter) jouent un rôle important dans ce cadre. En tant que compteurs d’électricité numériques aptes à la télécommunication, ils permettent des transmissions directes de valeurs de mesure aux consommateurs, aux gestionnaires de réseaux, aux fournisseurs d’énergie et aux prestataires de services dans le domaine de l’énergie. Le consommateur obtient une visualisation précise de son comportement de consommation et voit ainsi chaque kilowattheure « gaspillé ». Cela peut le motiver à adopter un comportement économe d’énergie. Par ailleurs, les systèmes de mesure intelligents permettent l’application de tarifs variables tels que le consommateur bénéficie de mesures incitatives s’il consomme de l’électricité lorsqu’elle est le meilleur marché. Les systèmes de mesure intelligents permettent en outre aux gestionnaires de réseau de se faire une idée précise de leur réseau électrique, la commande des installations de production et de consommation étant ainsi possible.

La loi sur la numérisation de la transition énergétique

La loi sur la numérisation de la transition énergétique établit le cadre juridique pour le réseau électronique intelligent, le système de mesure intelligent et la maison connectée en Allemagne ; elle rend ainsi possible une infrastructure numérique interconnectant effectivement plus de 1,5 million de producteurs d’électricité et de grands consommateurs. Elle porte essentiellement sur l’introduction de systèmes de mesure intelligents. Ceux-ci servent de plateformes de communication sécurisées adaptant à la transition énergétique le système d’approvisionnement en électricité. Dans ce cadre, la loi tient particulièrement compte de la protection et de la sécurité des données et énonce des exigences techniques minimales rigoureuses. Vous trouverez la loi annoncée et adoptée ici (en allemand) (PDF, 264 KB).

SINTEG : Des réseaux sécurisés même lorsqu’une grande partie de la production d’électricité subit des fluctuations.

Le programme d’aide « Vitrines de l’énergie intelligente - Agenda numérique pour la transition énergétique » (SINTEG) doit permettre de développer et de démontrer, dans cinq régions prises comme modèles, de nouvelles approches pour une gestion sécurisée du réseau malgré les fluctuations dans la production d'électricité à partir des énergies éolienne et solaire. Ce programme est ainsi dédié à des défis essentiels de la transition énergétique, tels que l’intégration au système, la flexibilité, la numérisation, la sécurité du système et l’efficacité énergétique ainsi que le développement de réseaux énergétiques intelligents et de structures de marché.

À cet effet, cinq grandes « vitrines » sont mises en place pour concentrer le savoir, l’expérience et les activités dans l’ensemble du système. Les vitrines se préoccupent des défis techniques, économiques et d’ordre réglementaire résultant de la transition énergétique ces prochaines années et offriront des solutions types éprouvées en pratique. Celles-ci peuvent servir de « modèle » pour le développement de la transition énergétique.

Le règlement relatif aux mesures incitatives (ARegV) vise à stimuler la concurrence dans ce contexte monopolistique de l'approvisionnement en électricité et en gaz , des réseaux et des lignes électriques. Il veille à un accès égalitaire et à des droits d'utilisation concurrentiels . Il introduit des mesures incitatives pour les gestionnaires de réseaux en vue d’une gestion efficiente et d’une réduction des coûts.

La modification du règlement relatif aux mesures incitatives (ARegV), mise en place par le gouvernement fédéral, adapte le cadre réglementaire aux nouveaux défis de la transition énergétique. L'objectif reste de développer rapidement et rentablement les réseaux de distribution. L'élément central du règlement : le cadre des investissements pour les gestionnaires de réseaux de distribution a été réformé. Les coûts individuels de l’investissement sont désormais mieux pris en compte et les gestionnaires de réseaux particulièrement efficaces récompensés par un bonus supplémentaire.

Le gouvernement fédéral accorde la priorité absolue au développement des réseaux électriques. La construction de lignes électriques est l’une des principales conditions de l’élargissement de la production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables tout en préparant le terrain pour la concurrence sur le marché européen de l’électricité.

Un objectif essentiel de la plateforme des réseaux énergétiques consiste ainsi à stimuler la modernisation et le développement du réseau électrique. Les travaux de la plateforme des réseaux énergétiques se déroulent dans le cadre de séances plénières et au sein de quatre groupes de travail dédiés à des thèmes spécifiques.