HISTORIQUE: Le syndrome de Stein-Leventhal (SSL), ou syndrome des ovaires polykystiques, est une anovulation chronique accompagnée de constatations d’hyperandrogénie dont les causes secondaires ont été exclues. Il est souvent associé à l’obésité et à un syndrome métabolique.

OBJECTIFS: Analyser les caractéristiques cliniques et l’évaluation médicale des adolescentes envoyées en consultation aux services de gynécologie ou d’endocrinologie de The Hospital for Sick Children (à Toronto, en Ontario), en raison d’un SSL.

MÉTHODOLOGIE: Les dossiers de toutes les adolescentes atteintes du SSL envoyées en consultation pendant une période d’un an ont été analysés. Les mesures incluaient les constatations cliniques, les explorations et la prise en charge.

RÉSULTATS: Les dossiers de 41 adolescentes, d’un âge moyen ± ÉT de 14,7±1,5 ans, ont été analysés. Les doléances courantes à la consultation étaient une irrégularité menstruelle chez 35 des 41 (85 %) adolescentes, et un hirsutisme chez 28 des 41 (68 %) patientes, 32 des 41 adolescentes (78 %) présentant plus d’un problème. La majorité (31 des 38 [82 %]) faisaient de l’embonpoint ou étaient obèses. Des caractéristiques reliées au syndrome métabolique (hypertension, dyslipidémie, résistance à l’insuline et obésité) étaient repérées chez certaines adolescentes, mais elles n’étaient pas toujours évaluées. La tension artérielle était consignée chez 38 adolescentes, la glycémie à jeun, chez 27 d’entre elles, tandis que les triglycérides l’étaient chez 22 adolescentes et le cholestérol, chez 21. Seulement quatre des 28 adolescentes (15 %) qui avaient subi une échographie pelvienne avaient des kystes ovariens. Les examens et la prise en charge différaient quelque peu entre les endocrinologues et les gynécologues. La plupart des adolescentes (34 des 41 [83 %]) avaient reçu un traitement pharmacologique: des anovulants (21 des 34 [62 %]), de l’acétate de médroxyprogestérone injecté de manière intermittente pour induire un saignement de sevrage (neuf des 34 [26 %]); de la metformine (deux des 34 [6 %]) ou des anovulants associés à un antiandrogène (deux des 34 [6 %]).

CONCLUSIONS: Les adolescentes atteintes du SSL sont vulnérables à des anomalies métaboliques. La présence d’ovaires polykystiques n’était pas systématique. Le traitement le plus prescrit demeure les anovulants. Il faudrait accorder plus d’attention au dépistage du diabète, de l’hypertension et de la dyslipidémie chez les adolescentes atteintes du SSL. Ainsi, il serait possible d’assurer un dépistage et une prise en charge plus rapides de ces facteurs de risques cardiovasculaires au potentiel modifiable.