Les OSC appellent à bâtir l’avenir sans sacrifier les communautés rurales et l’environnement

10 Jul 2024

D’après  une quarantaine d’organisations de la société civile, le tracé envisagé du projet d’autoroute Antananarivo-Toamasina, dans sa conception actuelle impacterait 195ha de rivière et terres cultivées, 559ha d’agroforesterie et 69 cours d’eau. Le projet menace directement la Nouvelle Aire Protégée d’Anjozorobe Angavo et la Réserve de Ressources naturelles du corridor Ankeniheny Zahamena, alerte l’association. A terme, l’autoroute risque par ailleurs d’entraîner la destruction de kilomètres de forêt, sachant que partout dans le monde, 95% des destructions de forêts ont lieu à moins de 50km d’une route.

De ce fait, elles demandent la suspension du projet actuel et une réflexion stratégique et ouverte sur des alternatives viables. Elles demandent également le respect des standards sur la conduite de grands projets d’infrastructures, en matière de consultations, de transparence, y compris financière, et d’analyse exhaustive des risques sociaux et environnementaux.  Les résultats des évaluations d’impact environnemental et social devront par ailleurs être soumis en toute transparence aux organisations de la société civile et aux organisations gestionnaires des aires protégées, avant validation d’un quelconque tracé, insistent-t-elles.

Les OSC n’ont pas manqué d’alerter sur le financement du projet. Selon elles, d’après les informations disponibles , 920 millions de dollars seront affectés à ce projet, dont 20% pris en charge par l’Etat malgache, soit 184 millions de dollars. La provenance de cette somme n’est pas connue par la population, de même que les éventuels bailleurs du projet qui financeront les 80% restant, soit 736 millions de dollars. La société civile  demande aux éventuels bailleurs de ce projet de respecter les normes de gestion environnementales et sociales en vigueur au niveau national et international, notamment en matière de respect  des  aires protégées et d’études d’impact environnemental. A tous les bailleurs de Madagascar, elle demande de faire du respect des aires protégées un point central de leur dialogue avec le gouvernement, sur la conditionnalité des financements bilatéraux et multilatéraux.