14/12/2023 - Selon un récent rapport de l’OCDE, la Belgique a fait preuve, face à la crise du COVID-19, de résilience sur le plan économique et social, notamment grâce aux efforts coordonnés des organismes publics et de divers secteurs de la société.
Comme le souligne le rapport intitulé Evaluation of Belgium’s COVID-19 Responses, la Belgique est parvenue à surmonter les difficultés créées par la pandémie en tirant parti d’une culture de la coordination entre les entités fédérales et fédérées profondément ancrée. Le pays a adapté ses capacités en matière de santé et d’enseignement, et a apporté un soutien considérable aux ménages et aux entreprises.
La première phase de la pandémie a frappé la Belgique de plein fouet. En 2020, le taux de mortalité a été 11.8 % plus élevé qu’au cours des cinq années qui ont précédé la pandémie (2015‑19). Cet accroissement du taux de mortalité était environ le double de celui enregistré en moyenne dans les pays de l’OCDE (5.8 %). Les personnes âgées, en particulier celles vivant dans des établissements médicalisés, ont été particulièrement durement touchées.
Le système de santé belge a pu réagir de manière relativement efficace grâce à l’adoption de mesures tout au long de la pandémie, par exemple l’expansion et le suivi étroit des capacités hospitalières, et le déploiement d’une campagne de vaccination stratégique, pour laquelle les groupes vulnérables ont été recensés et ciblés. En mars 2022, 78 % de la population était vaccinée, contre 73 % en moyenne dans les pays de l’OCDE.
Le système éducatif a surmonté des défis considérables et assuré la continuité pédagogique par la mise en place d’un enseignement à distance, grâce à des outils numériques et à l’adaptation des protocoles de fréquentation des établissements scolaires. Ces modalités ont porté leurs fruits puisqu’entre 2020 et 2022, les établissements scolaires n’ont connu, au niveau national, que 44 jours de fermeture liée au COVID-19, soit l’un des nombres les plus faibles de la zone OCDE.
Par ailleurs, la Belgique a rapidement apporté un soutien économique aux entreprises et aux ménages au travers de mécanismes existants ainsi que d’aides directes, de prêts d’urgence et de dispositifs de garantie. Après avoir chuté de 14 % entre le quatrième trimestre de 2019 et le deuxième trimestre de 2020, le PIB réel a renoué avec son niveau d’avant la pandémie à la mi-2021.
« Le COVID-19 s’est accompagné, pour la Belgique comme pour tous les pays à travers le monde, de défis d’une ampleur que nous n’avions pas connue depuis des décennies. La Belgique a rapidement mis en place un soutien économique pour les ménages et les entreprises, et a assuré la continuité de l’enseignement grâce à des modalités s’appuyant sur le numérique et avec des fermetures d’établissements scolaires relativement brèves au niveau national, a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, alors qu’il présentait cette évaluation aux côtés du Premier ministre belge, Alexander De Croo. L’expérience du COVID-19 nous apporte des éclairages sur les nouvelles opportunités qui s’offrent à la Belgique pour consolider davantage ses politiques publiques. Les priorités sont d’améliorer l’anticipation des risques et la gestion des interventions en cas de crise, ainsi que de renforcer la résilience du système de santé, et d’orienter le soutien budgétaire aussi rapidement que possible vers les entreprises financièrement viables qui ont le plus besoin de réduire leurs dépenses et d’éviter les tensions inflationnistes durant la phase de reprise. »
Pour l’avenir, la Belgique devrait tirer des enseignements de la crise du COVID-19 afin de renforcer sa capacité à affronter de futures crises, notamment autour des axes suivants :
- Améliorer l’anticipation des risques, la capacité à affronter les pandémies et la gestion des risques dans tous les secteurs et à tous les niveaux d’administration.
- Renforcer la coopération entre les différents niveaux d’administration en temps de crise et accroître le recours aux données et aux éléments probants dans la prise de décision.
- Renforcer encore la capacité des systèmes de santé à réagir aux crises plus rapidement.
- Mieux orienter les aides vers les ménages et entreprises qui en ont le plus besoin afin de limiter les coûts budgétaires et d’éviter les tensions inflationnistes durant la phase de reprise.
- Élargir les systèmes de protection sociale pour y inclure les travailleurs dont le parcours professionnel est plus court et n’ayant pas suffisamment cotisé pour bénéficier des allocations de chômage.
- Améliorer l’égalité des chances dans l’éducation, par exemple en favorisant la culture numérique des enseignants et des élèves dans l’ensemble de la population.
À l’avenir, les politiques menées devront favoriser la poursuite de la reprise et remédier aux effets à long terme de la pandémie que subissent de manière disproportionnée les femmes, les ménages à faible revenu, les enfants et les jeunes, ainsi que les travailleurs peu qualifiés, à temps partiel, temporaires ou indépendants. Des restrictions budgétaires et des réformes visant à améliorer l’emploi et la productivité devraient permettre d’éviter une nouvelle hausse du niveau de la dette publique, de soutenir la croissance économique et de mettre à profit les mesures prises depuis la pandémie.
Cette évaluation s’est appuyée sur le cadre de l’OCDE pour l’évaluation des mesures prises face au COVID‑19 ainsi que sur un large éventail de données qualitatives et quantitatives, issues notamment d’enquêtes menées auprès des ministères, des municipalités, des hôpitaux, des médecins généralistes et des établissements scolaires du pays.
Pour de plus amples informations, les journalistes sont invités à prendre contact avec Reemt Seibel, de la Division des médias de l’OCDE (tél. : + 33 1 45 24 97 00).
Le rapport complet (en anglais) est disponible sur le site web de l’OCDE. La préface, le résumé et le Panorama sont disponibles en français.
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